Tournoi Olympique de Football masculin, Athènes 2004
11 août - 28 août

Tournois Olympiques de Football Athènes 2004 - Hommes

Tournoi Olympique de Football masculin, Athènes 2004

Tournoi final debout

À propos de

L'Argentine en reine incontestée

L'Argentine est arrivée en Grèce avec une énorme pancarte de favorite. Un statut qui ne lui avait pas réussi à la Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002 et à la dernière Copa América, où elle avait été battue en finale par le Brésil. Cette fois, les Albicelestes n'ont pas tremblé pou remporter leur première médaille d'or dans le Tournoi olympique de football après deux échecs en finale, en 1928 et 1996. Une édition 2004 marquée par une continuité étonnante dans les résultats en catégorie de jeunes par Continent. L'Amérique du Sud confirme sa domination après ses succès en U-17 et U-20 l'an passé, en plaçant ses deux représentants en finale. L'Afrique, couronnée lors des deux dernières éditions, marque singulièrement le pas avec un seul qualifié pour les quarts de finale, tout comme l'Europe. A l'inverse, Asie, Océanie et CONCACAF montent doucement en puissance. La grosse surprise est venue de l'Irak, qui s'est hissé en demi-finale, malgré des conditions de préparation que l'on sait. Surtout, le tournoi a été tourné vers l'offensive, avec une moyenne de presque 3,2 buts par match (3,16). Un beau cru en somme.

Un vainqueur gargantuesque

Il manquait un titre majeur aux Argentins : le Tournoi olympique de football. Cette lacune est maintenant effacée des tablettes. Et de quelle manière ! Avec sa pleïade de vedettes, la formation entraînée par Marcelo Bielsa a tout emporté sur son passage. En inscrivant 17 buts en six matches, sans en encaisser un seul, les Albicelestes n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires. Ils sont les premiers à réussir à rendre une copie vierge de tout but en Tournoi olympique. Il faut ajouter le titre de meilleur buteur pour Carlos Tévez, avec huit réalisations, un total qui n'avait plus été atteint depuis 1988 et une certain Bebeto. Enfin, histoire d'être ogresque jusqu'au bout, les Sudaméricains ont aussi remporté le trophée du Fair-play. Qui dit mieux ?

Dès le premier match, les Argentins ont mis cartes sur table : les Serbos-monténégrins se souviendront longtemps de la quinte flush à six unités posée sur le tapis vert de Patras. Ce sont ensuite les Tunisiens qui ont vu rouge, avec une défaite 2:0. Le dernier match de poule fut plus délicat contre les Australiens. Mais même dans un moins bon soir, les hommes de Bielsa se sont imposés 1:0. Sans doute les Argentins avaient-ils besoin de souffler. Et ils l'ont manifestement bien fait. Les Costaricains peuvent en témoigner, eux qui ont pris quatre buts en quarts de finale. Mais la victoire la plus impressionnante est venue en demi-finale, face à l'Italie. Un 3:0 propre et net contre des Européens pourtant d'excellente valeur. Enfin, dans une finale 100% sudaméricaine face au Paraguay, les Argentins ont fait le minimum en inscrivant un but. De ce collectif sans faille, sont ressortis Tévez, mais aussi le milieu de terrain Andrès D'Alessandro, impressionnant d'activité, Javier Mascherano en organisateur défensif, et la paire Gabriel Heinze - Roberto Ayala en défense. Pour situer le niveau de la sélection albiceleste, un fait parle de lui-même : Javier Saviola a passé le Tournoi sur le banc...

Le Paraguay à la force du poignet Les Albirrojos n'étaient pas forcément attendus à pareille fête. Sortis premiers d'un Groupe B très serré, les hommes de Carlos Jara sont montés en puissance. Difficiles vainqueurs des Japonais lors du premier match (4:3), puis défaits par les Ghanéens (2:1), les Paraguayens ont réussi un grand coup en battant les Italiens lors de l'ultime journée (1:0), grâce à Fredy Bareiro mais surtout à une défense imperméable ce soir-là, incarnée par le vétéran Carlos Gamarra.

En quart de finale, les Paraguayens venaient à bout de Coréens accrocheurs (3:2), avant d'éliminer la surprise irakienne en demi-finale sans trop souffrir (3:1). En revanche, ils ne pouvaient rien en finale face à des Argentins supérieurs (1:0). L'équipe a globalement fait preuve d'une grande solidarité, et d'une belle efficacité en attaque. Douze buts marqués, dont cinq du vétéran José Cardozo (33 ans) et quatre de la révélation Fredy Bareiro. La défense a été plus malheureuse malgré l'expérience de Gamarra, avec neuf buts contre. A noter également les belles performances d'Edgar Barreto en milieu de terrain, déjà remarqué au Championnat du Monde Juniors, mais aussi Diego Figueredo excellent meneur de jeu.

L'Amérique du Sud en force, l'Irak surprenant, l'Europe et l'Afrique en déclin

La CONMEBOL a confirmé sa puissance chez les jeunes en qualifiant ses deux représentants pour la finale. Niveau de la formation en progression, expérience des joueurs qui évoluent presque tous dans les grands championnats européens ou comme titulaires indiscutables dans leurs championnats nationaux, préparation idéale avec la Copa América jouée en juillet, les explications sont multiples. Reste que ces deux formations là se positionnent dores et déjà comme de très sérieux clients pour la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006. Mais la vraie grande surprise est venue de l'Irak. Les joueurs du Moyen-Orient sont sortis premiers d'un Groupe C relevé, éliminant au passage le Portugal et le Maroc. En pratiquant un football résolument offensif, ils ont ensuite passé l'obstacle australien, grâce à un but de Mohammed Emad, l'un de ses meilleurs éléments. Ils se sont finalement cassé les dents sur le Paraguay et l'Italie pour finir quatrièmes du Tournoi. Dans cette équipe au collectif irréprochable, on peut également citer Mahmoud Younis l'attaquant et Sadir Salih et Abdul Whahab Abu Al Hail les milieux de terrain. Malgré une préparation impossible l'année passée, les Irakiens ont montré une force de caractère, en répétant à l'envi qu'ils jouaient avant tout pour donner un peu de bonheur à leur peuple en souffrance. Ils y sont parvenus bien au-delà de toutes leurs espérances.

Pour sa part, l'Afrique a raté son Tournoi olympique. Seul le Mali est parvenu à se hisser en quart de finale, où il a du s'incliner face à une Italie plus réaliste. Momo Sissoko et Tenema Ndiaye ont certes montré de belles choses, mais l'équipe a singulièrement manqué d'efficacité pour pouvoir prétendre avancer plus. Un manque de réussite devant le but qui fut le péché principal du Maroc et de la Tunisie, qui ont développé un jeu intéressant par ailleurs. Le manque de joueurs-clefs, retenus en club, peut expliquer en partie cette déroute. Enfin le Ghana de Stephen Appiah, pourtant assez impressionnant face à l'Italie, n'a pas su saisir sa chance lors du dernier match de poule contre le Japon. Une prestation d'ensemble décevante, pas du tout à la hauteur des deux précédents JO qui avait vu le triomphe du Nigeria puis du Cameroun.

Dans un autre registre, l'Europe a également montré ses limites, si l'on excepte la place en demi-finale des Italiens d'Andrea Pirlo et Alberto Gilardino. La Serbie et Monténégro, certes très diminuée par de nombreuses absences, a été inexistante, encaissant la bagatelle de 14 buts en trois matches. La Grèce n'a guère fait mieux malgré l'avantage du terrain, repartant avec un seul point dans sa musette. Mais c'est le Portugal qui a le plus déçu à n'en pas douter. Arrivés avec une étiquette de favori, les Lusitaniens ont commencé par prendre une leçon face aux Irakiens (4:2), ont battu les Marocains (2:1) avant de sombrer corps et bien face aux Costaricains (4:2). Cristiano Ronaldo a semblé perdu sur le terrain, la défense tenue par Ricardo Costa a multiplié les errements, et le bilan a franchement été catastrophique en terme disciplinaire (13 cartons jaunes et trois rouges en trois matches...). Seul l'attaquant Danny est sorti un peu du lot.

Carlos Tévez, un buteur hors norme Toute l'Argentine avait regretté son absence au Championnat du Monde Juniors, EAU 2003. A voir sa performance aux Jeux Olympiques, on comprend mieux pourquoi. Le buteur de Boca Juniors a fait parler la poudre à huit reprises en Grèce, dans quasiment toutes les positions. Il a presque inscrit 50% des buts albicelestes (17 buts en tout). S'il fallait trouver un défaut à " l'Apache ", ce serait peut-être dans le domaine aérien. Pour le reste, son sens du placement, sa capacité d'accélération, la puissance de sa frappe et son opportunisme en font à n'en pas douter l'un des grands attaquants de demain. Si l'on ajoute que le garçon a également donné deux balles de but, le bilan devient dithyrambique. Et " Carlitos " n'a que 20 ans...

Participants : Argentine, Australie, Costa Rica, Ghana, Grèce, Irak, Italie, Japon, Mali, Maroc, Mexique, Paraguay, Portugal, République de Corée, Serbie et Monténégro, Tunisie.

Stades : Stade Karaiskaki, stade olympique (Athènes), stade Pankritio (Iraklion), stade Pampeloponnisiako (Patras), stade Kaftanzoglio (Thessalonique), stade Panthessaliko (Volos)

Nombre de buts : 101 (moyenne : 3,16 par match)

Meilleurs buteurs : 8 buts : Carlos Tévez (ARG) 5 buts : José Cardozo (PAR) 4 buts : Fredy Bareiro (PAR), Alberto Gilardino (ITA), Tenema Ndiaye (MLI)

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MATCHES