Il y a dix jours, Michael Delgado profitait de ses vacances avec sa femme et sa fille de 14 mois, en se délectant de son passage de l’enfer au paradis. Michael a grandi dans une favela où la criminalité semblait la seule solution pour calmer sa faim et s’extraire de la pauvreté.

À 13 ans, le natif de Poxoreo, dans le Mato Grosso, traînait avec des membres de gangs et portait une arme, qu’il envisageait régulièrement d’utiliser pour se donner la mort. À 19 ans, à Goiânia, capitale de l’État de Goiás, le narcotrafiquant avec lequel il partageait un appartement a été assassiné. Un choc pour le jeune homme, qui a alors trouvé refuge dans la foi en Dieu et dans le football.

Cinq ans plus tard, Michael utilise son charisme pour extirper d’innombrables jeunes du milieu de la criminalité. Et après avoir surmonté une dépression causée par son incapacité à gérer les retombées de la gloire, il s’est affirmé comme l’un des meilleurs attaquants du Brésil. Il y a quelques jours, son téléphone a sonné, pour le faire passer de la plage aux séances d’entraînement d’Al Hilal, qu’il représente lors de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, EAU 2021™. Aujourd’hui, à 25 ans, il espère mener Al Hilal au titre à Abou Dabi.

Michael, comment avez-vous vécu la semaine écoulée ? Ça a été complètement fou ! Il y a une semaine, j’étais en vacances. J’étais vraiment heureux en repensant à toutes les belles choses qui me sont arrivées, je faisais de longues siestes. Je ne suis là que depuis une semaine mais j’espère que je vais pouvoir vite m’adapter car je veux être vraiment heureux, je veux offrir beaucoup de joie à Al Hilal et à ma famille, qui s’est toujours battue pour moi et a été présente à mes côtés. Comment tout cela a-t-il pu se faire aussi vite ? J’étais en vacances et mon agent m’a dit : "Il y a cette possibilité. Ça t’intéresse ?" Je lui ai répondu : "Si c’est bon pour Flamengo, si c’est bon pour moi et si c’est bon pour Al Hilal, alors on peut trouver un accord. Je ne veux fâcher personne". Les trois parties se sont entendues. J’espère que ma joie et ma simplicité vont être contagieuses car je veux aider les autres aussi bien en dehors du terrain que sur le terrain.

Il y a six semaines, vous disputiez la finale de la Copa Libertadores avec Flamengo. Aviez-vous la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA dans un coin de votre tête ? Oui, on y a pensé. Je rêvais de jouer la Coupe du Monde des Clubs. Quand j’étais à Flamengo, on n’arrêtait pas de parler de cette compétition car mes coéquipiers y avaient déjà participé alors que moi, non. Pour moi, c’est une super expérience, quelque chose de nouveau. Je vais essayer de la savourer au maximum.

Quel est l’objectif d’Al Hilal à Émirats Arabes Unis 2021 ? Je suis arrivé il y a très peu de temps. Tout est allé très vite. Sur le peu de temps que j’ai eu, pendant mon vol par exemple, j’ai essayé d’apprendre quelques mots d’anglais, car j’étais incapable de dire quoi que ce soit. Notre objectif, c’est la victoire et rien d’autre. Ce club est tellement grand que quand il participe à une compétition, c’est pour la gagner. Quand j’étais à Flamengo, c’était la même chose. J’espère pouvoir continuer à apporter des titres et à aider l’équipe, que le club sera satisfait de mes performances et que je savourerai les victoires. Il y a quelques années, vous jouiez dans les divisions inférieures de l’État de Goiás et maintenant, vous voilà à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Ce sera une expérience unique. J’espère pouvoir en profiter au maximum, engranger un maximum de choses. C’est une opportunité unique dans une vie, une opportunité fantastique. Jouer une Coupe du Monde des Clubs, j’en ai toujours rêvé. C’est difficile à croire que je suis sur le point de réaliser ce rêve. Je suis très heureux, mais je veux être encore plus heureux. Et pour ça, il y a un beau trophée qui m’y aiderait !