La dernière édition du Classement Mondial Féminin FIFA/Coca-Cola a été publiée la semaine dernière. Trois nouvelles équipes font leur apparition au sein de la hiérarchie mondiale, ce qui porte le nombre de sélections représentées à un niveau record : 181. Parmi ces nouvelles venues, les Seychelles pointent au 160ème rang. "C’est une très bonne nouvelle pour la fédération. Ça signifie que la couverture du football féminin et de jeunes, garçons et filles, va augmenter", se félicite Angelina Chua, sélectionneuse de l’équipe féminine, dans un entretien avec FIFA.com. "C’est un grand moment pour les joueuses, surtout les anciennes. Cette nouvelle va leur donner de la confiance." Chua, qui se présente comme une joueuse "de la génération précédente", a porté les couleurs de l’équipe de Singapour féminine (actuellement 132ème) entre 2002 et 2019. Par la suite, elle a dirigé les sélections U-14 et U-15 féminines de son pays. "Du temps où j’étais internationale, nous avons toujours été classées. Ce n’est donc pas une nouveauté pour moi", poursuit Chua, en poste aux Seychelles depuis avril 2021.

Mais comment la sélection insulaire a-t-elle forcé les portes de ce classement ? "Je me demandais quels étaient les critères pour y figurer, j’ai donc décidé d’envoyer un mail à la FIFA", poursuit-elle. "On m’a envoyé un reportage sur les Seychelles puis on m’a expliqué quelles étaient les conditions à remplir. Dans notre situation, il fallait disputer cinq matches contre des équipes classées. Nous avons la chance de bénéficier d’un soutien solide. Ainsi, nous avons pu profiter des fenêtres internationales pour affronter des équipes relativement proches de notre niveau. " La sélectionneuse de 33 ans estime que la visibilité de petits pays comme les Seychelles revêt une importance particulière. Les joutes internationales sont l’occasion pour les joueuses de se mesurer à des adversaires de très haut niveau mais aussi, pour certaines, de se faire remarquer. "En football, il y a de la place pour tout le monde et chaque talent doit avoir sa chance. Peu importe d’où vous venez, que vous soyez née dans un petit ou un grand pays. Tout le monde doit avoir les mêmes chances de réussir. De ce point de vue, la situation actuelle est très positive", note Chua.

En marge de son travail sur le terrain, la Singapourienne participe également à l’élaboration d'un plan stratégique pour le football féminin. Son objectif : optimiser les performances de l’équipe nationale grâce à une approche globale et transmettre des connaissances pratiques. "La constance est sans doute l’aspect le plus important. Notre ambition à long terme est de bâtir une équipe nationale féminine compétitive, d’améliorer sa visibilité et de donner une image positive du football féminin", explique Chua. "C’est loin d’être une évidence. Une femme qui joue au football est encore confrontée à de nombreuses idées reçues." L’expérience acquise dans le cadre de sa participation au programme d’aide aux femmes de la Confédération Asiatique de Football (en tant que joueuse et entraîneur) devrait s’avérer précieuse pour atteindre ce but. "À Singapour, les femmes entraîneurs ont commencé à travailler pour acquérir ces connaissances. En 2016, je m’étais familiarisée avec la plupart des concepts, mais je n’ai jamais cessé d’apprendre depuis. J’espère que les Seychelles connaîtront la même évolution. Souhaitons que le football féminin continue de se développer pour mettre en pratique ces nouvelles connaissances," conclut-elle.